Malgré une relation stable aux côtés d’un partenaire engagé, vous ne pouvez pas vous empêcher de craindre qu’il ne finisse par vous quitter ?
Tout cela vous parait trop beau pour durer, vous soupçonnez qu’il y a anguille sous roche, en venez peut-être déjà à imaginer qu’il vous ment et cherchez à le vérifier ?
Votre besoin de réassurance est constant, vous exigez régulièrement que votre conjoint réaffirme son engagement et vous sentez que ça commence à l’irriter. Vous avez conscience que le risque est qu’il finisse par prendre la fuite mais vous ne pouvez pas vous en empêcher.
Et s’il finit par vous quitter, vous vous direz que vous aviez raison, que vous le saviez depuis le début, parce que c’est toujours comme ça…
Quelle est l’origine de cette peur de l’abandon ?
Pour comprendre d’où vient cette peur aux allures de certitude, nous allons remonter à l’enfance, et plus particulièrement à la qualité du lien établi avec vos parents durant vos premières années de vie.
Lorsqu’il vient au monde, le bébé est vulnérable et totalement dépendant de ses donneurs de soins, en l’occurrence souvent ses parents, pour survivre. Au-delà de le nourrir, ces figures vont alors constituer des piliers sur lesquels l’enfant va prendre appui pour appréhender et décoder le fonctionnement de cet environnement nouveau. Les parents vont constituer une base de sécurité que l’enfant va solliciter en cas de détresse par divers comportements qui vont évoluer en fonction de l’âge développemental de l’enfant (agrippements, pleurs, recherche de tendresse, communication verbale…). Ces comportements ont pour fonction de mobiliser l’adulte afin qu’il puisse apaiser l’enfant. Une fois rassuré, il sera en mesure de repartir explorer le monde qui l’entoure.
Mais pourquoi?
Pour de multiples raisons, les parents vont être plus ou moins en mesure de rassurer leur enfant quand celui-ci tentera de les mobiliser : manque de disponibilité temporelle ou psychologique, manque de sensibilité (difficulté à identifier l’état émotionnel de l’enfant ou à savoir comment y répondre). Dans certains cas, le parent pourra même représenter une source de détresse supplémentaire pour l’enfant en raison de son comportement : instabilité psychique, maltraitance, absence…
Par les scènes du quotidien, l’enfant va progressivement enregistrer si l’adulte est disponible et en mesure de lui offrir le réconfort nécessaire pour l’apaiser lorsqu’il en a besoin. D’une part, ces interactions constituent les bases de l’apprentissage de la régulation émotionnelle, d’autre part, elles établissent les fondements de la confiance que l’enfant peut placer dans sa relation à l’autre.
Lorsque l’adulte satisfait adéquatement le besoin de réconfort de l’enfant, le lien établi vis-à-vis du parent sera emprunt de sécurité et propice au développement de son autonomie. Il intériorise que l’autre sera présent pour lui en cas de besoin. C’est ce que l’on appelle un lien d’attachement sécure. Lorsque les parents ne parviennent pas à satisfaire les besoins de réassurance de leur enfant, la confiance en relation à l’autre est entravée, et le lien d’attachement qualifié d’insécure. L’enfant peut alors ressentir qu’il est délaissé, abandonné. Il va cependant tenter d’identifier comment obtenir la réassurance dont il a besoin en mettant en place des stratégies.
Pourquoi cette peur de l’abandon peut se poursuivre dans vos relations amoureuses ?
Sur la base de la qualité du lien vécu avec vos parents, vous construisez un modèle des relations à autrui qui vous guidera dans vos futures relations affectives en influençant vos attentes vis-à-vis de l’autre, votre façon de les communiquer mais également vos éventuels doutes quant à la confiance à lui accorder. Bien que ce modèle puisse s’actualiser lors de vos expériences ultérieures, notamment à l’adolescence lors de vos premières relations amoureuses, les études sur le lien d’attachement montrent qu’il restera globalement stable tout au long de votre vie.
Ainsi, à l’âge adulte, les personnes avec un style d’attachement sécure considèrent le partenaire comme quelqu’un de disponible avec lequel on peut communiquer ses émotions. Ils se sentent à l’aise et en confiance dans la relation.
A l’inverse, les personnes avec un style d’attachement insécure peuvent avoir des doutes sur la disponibilité de l’autre, il leur est difficile d’avoir confiance en la relation. Ils peuvent constamment craindre d’être rejetés ou abandonnés quelque soit le comportement de leur conjoint. Cette angoisse quant à la fin probable de la relation ne leur permet pas de s’y investir pleinement et peut être à l’origine d’une souffrance psychologique.
Quelles sont les clés pour vaincre cette peur de l’abandon qui vous empêche de vous épanouir dans vos relations amoureuses ?
Comme votre style relationnel s’est façonné depuis votre enfance et au gré des expériences que vous avez mémorisées, vous vous en douterez, il n’y a pas de recette magique et immédiate pour se débarrasser de la peur de l’abandon.
Cependant, il est possible d’effectuer un travail sur votre lien d’attachement afin de le rendre plus flexible et de l’actualiser, cela se réalise en thérapie via les étapes suivantes :
- Prendre conscience de son style d’attachement : identifier le modèle relationnel que vous avez enregistré est le premier pas indispensable pour ne plus être esclave de ce fonctionnement
- Observer et comprendre les comportements qui y sont rattachés : la qualité de votre lien à l’autre s’accompagne de comportements ayant la fonction de satisfaire votre besoin de sécurité qui sont plus ou moins fonctionnels dans votre relation actuelle, mais à l’origine il s’agit d’une stratégie qui vous permet d’obtenir la réassurance souhaitée
- Retrouver la capacité de choix et actualiser le schéma : prendre l’habitude de faire un pas de côté pour identifier les comportements aujourd’hui délétères et tester d’autres stratégies alternatives plus adaptées notamment via la communication
- Mettre en place des outils de régulation émotionnelle pour prévenir les moments où les émotions risquent de déborder
Je peux vous accompagner dans ce cheminement lors d’une thérapie individuelle à mon cabinet de Saint-Germain-en-Laye ou en téléconsultation.